«Que plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir». Ah bon?
Le Vrai débat - Blogueur associé
Les promesses n'engagent que ceux que ceux les reçoivent, disait Chirac. Sarkozy a très bien retenu la leçon, lui qui, comme nous le rappelle le Vrai Débat, avait promis qu'il n'y aurait plus de SDF deux ans après sa prise de pouvoir. Deux ans et demi après, où en sommes-nous?
Les Enfants de Don Quichotte - Dailymotion
A la veille de Noël, cette trahison fait peut-être plus mal encore que
les autres. Sarkozy avait promis le 18 décembre 2006, en pleine
campagne pour la présidentielle, que plus personne ne dormirait dans la
rue en France deux ans après son élection.
2009,
nous y sommes. Et nous constatons bien sûr que cet objectif n'a pas été
atteint. Au contraire, d'après les associations de secours aux SDF, le
nombre de sans logis n'a jamais été aussi élevé, sûrement supérieur à
120 000.
Cette trahison révèle aussi mieux que n'importe
quelle autre le cynisme du sarkozysme : Nicolas Sarkozy savait
pertinemment quand il fit cette promesse aux Français qu'elle ne serait
pas tenue. Il n'est pas possible en deux ans de sortir de la rue un
nombre aussi important de personnes, alors que la croissance est en
berne depuis des années et que le logement est en crise. En 2002,
Lionel Jospin avait fait la même promesse, se donnant lui 5 ans pour y
parvenir, ce qui paraissait déjà très court.
Comme sur beaucoup d'autres sujets, tenus à jour dans le TRAHISONOMETRE,
Nicolas Sarkozy a fait preuve du plus pur cynisme, promettant et ne se
donnant même pas la peine d'essayer. Plus grave, il lançait ses
promesses en sachant d'emblée qu'il n'entreprendrait rien pour y
arriver...C'est vrai pour les SDF, comme c'est aussi le cas sur l'euro,
le soutien aux personnes âgées ou le pouvoir d'achat.
Ceux qui
veulent encore y croire répondront que c'est la faute à la crise.
Excuse bien pratique que cette crise, qui semble à les entendre venir
de nulle part...Tel un terrible orage, elle s'est abattue sur le pauvre
Nicolas Sarkozy, l'empêchant de tenir ses promesses.
C'est oublier,
ou feindre d'oublier en tout cas, que la situation économique et
sociale était déjà dramatiquement dégradée avant les troubles
boursiers, et que cette promesse n'aurait pas été tenue, même sans
crise.
C'est oublier aussi que cette crise vient de quelque part.
Elle est le fruit d'une politique de libéralisation, de démantèlement
des protections nationales, et de pousse-au-crime financier
méthodiquement appliquée par la gauche et la droite depuis des
décennies, en se servant des instruments anti-sociaux que sont le FMI,
l'OMC et l'Union européenne.
Le PS se fait bien discret sur
cette promesse trahie. Il faut lui reconnaître cette humilité, qui
s'explique certainement par la gêne d'avoir participé aux mêmes dérives
et de continuer dans le même sens.
Nicolas Sarkozy lui n'a pas
cette discrétion. Il continue de fanfaronner et de manipuler l'opinion,
via par exemple une posture de fermeté sur le dossier de l'identité
nationale en contradiction avec le laxisme dans les faits, espérant que
le peuple n'aura pas le temps de se retourner sur les trahisons et les
innombrables mensonges du passé.
120 000 personnes dormiront pourtant dehors ce soir en France.
Retrouvez ici les articles du Vrai Débat
Sarko: plus de SDF dans deux ans!
par bakchichinfo
Source: MARIANNE